Témoignage fratrie – Maude et Philippe

Maude est une jeune femme passionnée de 22 ans vivant avec la trisomie 21. Philippe, son grand frère de 26 ans, nous offre un portrait de leur relation fraternelle.

Tout d’abord, Philippe nous décrit sa sœur comme une personne sociable, mais plutôt solitaire.

« Maude s’est fait une petite bulle à elle dans laquelle elle est vraiment bien. Elle n’a pas besoin de beaucoup d’amis ou de les voir souvent. »

Il nous partage que Maude est une personne très joyeuse, qui aime vivre et faire des blagues. Ses passions sont l’écriture et les films, mais elle aime également voyager, danser et nager. Maude est très fière d’elle et elle aime beaucoup montrer ce qu’elle sait faire.

Philippe a toujours eu une bonne relation avec sa sœur. Quand ils étaient plus jeunes, Maude était toujours intégrée avec ses amis.

« Ils savaient que Maude a la trisomie 21, mais ce n’était pas grave, ça ne nous empêchait pas de jouer ensemble. Mes amis ont toujours aimé Maude, ce n’est vraiment pas une personne difficile à vivre ! »

Philippe considère avoir eu une relation typique entre frère et sœur avec Maude.

« Grand frère écoeure petite soeur, petite soeur se met à pleurer et c’est la faute de grand frère ! On n’a jamais eu de gros conflits Maude et moi. Seulement des : « Non, c’est elle qui a commencé ! » ou des « C’est pas de ma faute ! », comme avec tout frère et soeur ! J’ai toujours pris soin d’elle, on se taquine beaucoup et je pense que c’est ce qui fait en sorte qu’on a une belle relation. »

Lorsqu’on lui demande s’il a déjà été gêné par sa sœur, il nous répond : « Pas du tout. Au contraire, j’ai toujours été fier de Maude. »

Au primaire, ils fréquentaient la même école, au grand bonheur de Philippe. Il était content de pouvoir aller la voir lors des récréations et de dire à tout le monde que Maude était sa sœur.

« J’allais tout le temps la voir aux récréations. Elle a fini par vieillir elle aussi et développer son indépendance. Alors quand elle s’amusait avec ses amies, il lui arrivait de me dire de la laisser tranquille ! »

Ce qui a le plus déçu Philippe a été de terminer le secondaire avant que sa sœur n’y entre. Il aurait aimé la côtoyer et pouvoir la présenter aux autres.

Aujourd’hui, Philippe n’habite plus dans la même ville que ses parents et voit donc moins souvent sa sœur qui y habite toujours. Cela ne les empêche pas de passer des moments de qualité ensemble. Malgré la distance, ils s’écrivent souvent et s’appellent en vidéoconférence. Il aime beaucoup aller passer des journées avec sa sœur et l’amener au restaurant et au cinéma, des activités qu’elle adore faire avec lui.

Philippe n’a pas peur de l’avenir quant à ses responsabilités envers sa sœur. Il sait que s’il arrive quelque chose, il accueillera Maude chez lui et cela lui convient parfaitement. Son rêve est d’avoir une maison intergénérationnelle où Maude pourra avoir son espace et venir le voir quand elle veut.

Il termine son témoignage en mentionnant qu’un enfant vivant avec la trisomie 21 apporte peut-être une charge supplémentaire, mais ce n’est pas parce qu’il y a trisomie que c’est nécessairement lourd.

« Ma sœur est allée à l’école régulière en classe spécialisée et elle a obtenu son diplôme comme tout le monde. Elle a fait des stages et aujourd’hui, elle a un travail. C’est un humain comme les autres et souvent, on gagne le jackpot avec ces personnes parce que ce sont les plus souriantes. »

Enfin, lorsque l’on demande à Philippe comment c’est de grandir avec une sœur qui vit avec la trisomie 21, il nous répond :

« Sérieux, c’est mieux qu’avoir une sœur neurotypique. C’est une enfant comme les autres, elle a juste un petit extra. »

Merci à Philippe pour ce merveilleux témoignage.